le mardi 11 octobre 2016, à 14h00, dans l’Amphithéâtre de la Galerie de Paléontologie – Anatomie Comparée,
Évolution des sauropodomorphes basaux et diversification des dinosaures sauropodes : apport des faunes du Lesotho et cladistique comparée
devant le Jury composé de :
- M. Jeffrey A. Wilson, Associate Professor, The University of Michigan, Ann Harbor (USA), Rapporteur
- M. Pascal Godefroit, Professeur, Institut Royal des Sciences Naturelles de Belgique, Bruxelles (Belgique), Rapporteur
- Mme Cecilia Apaldetti, Investigador assistente, Museo de Ciencias Naturales, San Juan (Argentine), Examinateur
- M. Xabier Pereda Suberbiola, Doctor investigador, Universitad del Pais Vasco, Bilbao (Espagne), Examinateur
- M. Nour-Eddine Jalil, Professeur, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, Examinateur
- M. Pascal Tassy, Professeur émérite, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, Examinateur
- M. Ronan Allain, Maître de conférences, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, Encadrant de thèse
- Mme Véronique Barriel, Maître de conférences, Muséum national d’Histoire naturelle, Paris, Directeur de thèse
Résumé de la Thèse :
L’évolution des dinosaures sauropodomorphes et la radiation des grands sauropodes sont encore loin d’être comprises, ni même datées avec précision. Si les premiers sauropodes semblent apparaître à la fin du Trias, ils ne se diversifient qu’à partir du Jurassique moyen. L’incertitude entourant la définition à donner au clade Sauropoda est une des principales causes de l’absence de consensus quant à la transition prosauropodes – sauropodes. C’est ce problème du « stem-group » des sauropodes qui est abordé dans cette thèse. Certains prosauropodes sont ainsi aujourd’hui considérés comme des sauropodes à part entière par certains auteurs. Ces taxons basaux diffèrent cependant beaucoup selon les auteurs. La multiplication des analyses cladistiques n’a rien résolu puisque celles-ci n’ont jamais été comparées entre elles.
La découverte en 2008, par une équipe du MNHN, dans le Jurassique inférieur du Lesotho, d’un squelette de prosauropode articulé sert ici de base à une étude anatomique et systématique des sauropodomorphes basaux. De nombreux autres restes de dinosaures inédits du Lesotho appartenant aux collections du MNHN viennent compléter le matériel d’étude. Parmi ceux-ci, du matériel rapporté au prosauropode de Maphutseng et des fossiles attribués au genre Meroktenos sont entièrement décrits en détail pour la première fois.
Une comparaison critique et détaillée des analyses phylogénétiques antérieures a été réalisée en utilisant la méthode de cladistique comparée telle qu’elle a été formalisée par Sereno en 2009. Elle a permis de démontrer l’impact très important du choix des caractères et de leur codage sur la topologie des arbres. Suite à cela, un premier retour sur une liste compilée de 449 caractères a été effectué. Il a nécessité la vérification d’une matrice de 15 000 à 20 000 cellules, et plus de 1300 mesures. Ce retour aux caractères ont entraîné la suppression de plus d’une centaine de caractères, et la création d’une matrice inédite de 49 unités taxonomiques et 308 caractères. Les résultats de l’analyse phylogénétique de cette matrice, bien que préliminaires, soulèvent plusieurs points intéressants. Plusieurs clades, généralement retrouvés dans les analyses les plus récentes publiées par d’autres auteurs, n’apparaissent pas. En revanche, des clades qui n’avaient jusque-là jamais été retrouvés font leur apparition. Les différentes analyses pointent également du doigt le problème de l’origine des Sauropodomorpha, et relancent le débat sur l’origine du clade Sauropoda.